Nous passons en moyenne 80% de notre temps dans des lieux clos, une proportion qui a augmenté ces 12 derniers mois. Et c’est justement à l’intérieur — plus qu’à l’extérieur — que nous sommes le plus exposés aux allergènes et aux polluants qui aggravent l’allergie.
Sondage IFOP: les Français sous-estiment le problème
Les Français ont pourtant peu conscience de cette réalité : selon un sondage Ifop exclusif pour la Journée Française de l’Allergie 2021, près de 9 personnes sur 10 ignorent que l’air intérieur est davantage propice aux allergènes et polluants. Ils sont aussi peu nombreux (seulement 4 sur 10) à respecter les bonnes pratiques d’aération de leur logement.
Plus d’1 Français sur 2 déclare souffrir d’au moins une allergie selon le sondage Ifop. Cette proportion augmente significativement par rapport à la précédente étude datée de 2017 (34%). Même s’il s’agit de déclaratif (on estime qu’1/3 des personnes nées après 1980 est allergique), on voit bien que les Français ressentent directement la progression des maladies allergiques sur laquelle nous alertons régulièrement. Ils ressentent cette progression sans toutefois bien comprendre les mécanismes de la maladie et les lieux où ils sont le plus exposés. Le lien entre allergies et air intérieur est ainsi sous-estimé, de même que le temps passé en intérieur lui-même. Alors que, selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, les Français passent 80% du temps en moyenne en espaces clos —là où l’environnement est 5 à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur— nombreux sont ceux qui sous-évaluent cette durée en l’estimant à 69%. Et si près de la moitié des Français ont déjà ressenti des symptômes allergiques dans un endroit fermé, ils sont aussi près de 50% à penser qu’ils sont mieux protégés chez eux qu’à l’extérieur face aux allergènes et aux polluants.
Lien entre allergies et air intérieur : de bonnes pratiques à diffuser largement !
À l’heure où la pandémie de Covid-19 nous contraint à rester encore plus à l’intérieur, rappelons les bonnes pratiques d’aération du logement comme des lieux de travail. Face aux allergènes de l’air intérieur (acariens, animaux domestiques, moisissures…), aux polluants et bien sûr aux virus : aérons au moins 20 minutes matin et soir, chez nous comme au travail.
Seuls 4 Français sur 10 appliquent ce conseil simple et pourtant essentiel chez eux. Cette proportion tombe à tout juste 33% au travail où l’aération est tout aussi essentielle. À noter : au travail dans 11% des cas il n’est pas possible d’ouvrir les fenêtres et dans 12% des cas cela n’est pas justifié (ex : travail en extérieur).
Pour le Docteur Marc Sapène, médecin-pneumologue et président de l’association Asthme & Allergies, « même si les Français identifient plutôt bien les allergènes responsables des allergies respiratoires (acariens, pollen…) peu font le lien entre allergie et air intérieur… certains subissent donc longtemps des symptômes sévères sans réagir, toux nocturnes ou yeux rouges par exemple ». Or comme le rappelle Dorian Chérioux, vice-président de l’association représentant les patients et lui-même asthmatique et allergique: « dès les premiers symptômes allergiques, il est essentiel d’en parler avec son médecin pour chercher la cause de l’allergie et agir avant qu’elle ne s’aggrave ». Cela d’autant plus que des solutions existent à la fois pour diagnostiquer l’allergie, la prendre en charge et pour rendre l’environnement intérieur moins allergisant. « Je le répète souvent à mes patients : il n’est pas normal d’être réveillé la nuit par une quinte de toux ! » conclut Marc Sapène. En pratique, consultez votre médecin si vous ressentez des signes faisant penser à l’allergie. Il pourra demander des tests sanguins de dépistage qui permettent d’évaluer rapidement une sensibilisation lorsqu’on suspecte une allergie respiratoire. Selon les résultats du test et le tableau clinique, il pourra vous orienter vers un allergologue.
Allergies de l’air intérieur : éviction et traitements
Prendre en charge l’allergie commence toujours par des mesures d’éviction : éviter au maximum le contact avec les allergènes. Sur ces bases, plusieurs types de traitements peuvent être envisagés. Les traitements symptomatiques, prescrits en première intention diminuent l’intensité des symptômes. La désensibilisation, dont la durée moyenne est de 3 ans est le seul traitement qui s’attaque aux causes de l’allergie. Elle est possible dès l’âge de 5 ans.
En 20 ans, le nombre de personnes allergiques a doublé. L’OMS estime que 50 % de la population mondiale sera affectée par au moins une maladie allergique en 2050. Pour autant, 45% des Français estiment que l’allergie n’est toujours pas considérée comme une vraie maladie en France.
Pour en savoir plus:
Tout ce qu’il faut savoir sur les allergies de l’air intérieur, les allergènes et les polluants, les symptômes qui doivent vous alerter, les bons réflexes à adopter et les traitements de l’allergie est sur www.allergies-interieur.org
Sondage réalisé par l’IFOP auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus entre le 10 et le 15 février 2021.
Crédit photo: Avi Naim on Unsplash
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