Même si les dernières études montrent qu’il a bien diminué, le tabagisme reste très répandu en France.
Selon Santé Publique France, en 2018, 32% des 18-75 ans fumaient du tabac ne serait-ce qu’occasionnellement (35,3% des hommes et 28,9% des femmes). 25,4% de la population fumait quotidiennement (28,2% des hommes et 22,9% des femmes).
Quand un asthmatique fume…
Il n’est pas loin le temps où la fréquence du tabagisme chez les asthmatiques était équivalente à celle du reste de la population…
Fumer est la cause majeure de la détérioration accélérée de la fonction respiratoire. En effet, fumer active l’inflammation, provoquant ainsi une destruction progressive des bronches.
Cet effet est d’autant plus inquiétant que l’autre caractéristique de l’inhalation tabagique est sa capacité à inactiver l’effet bénéfique des corticoides inhalés.
Le tabac aggrave la maladie, favorise la survenue de bronchites, mais en plus il diminue, voire supprime l’effet bénéfique des médicaments.
Le cercle “vicieux” du tabagisme chez l’asthmatique.
Bien entendu, pour les non-fumeurs, pareil constat porte à l’indignation, voire à la stigmatisation. Ce serait sans compter avec l’autre action majeure du tabac qui est sa capacité à créer une très forte dépendance (plus importante que celle de l’héroïne). Cette addiction au tabac est, à plus ou moins long terme, difficile à vivre, suscite la culpabilité et donc la banalisation des symptômes, voire leur négation. Ceci provoque une prise en charge médicale retardée, insuffisante ou même absente. La sanction est malheureusement systématique : mauvais contrôle de l’asthme, hospitalisations et donc augmentation de l’inquiétude et de l’anxiété et renforcement de la consommation tabagique.
Sortir de cette spirale est donc l’enjeu de l’arrêt du tabac chez les asthmatiques. L’objectif est double : arrêt de la consommation tabagique mais aussi stabilisation de l’asthme. Arrêter de fumer diminue la fréquence et l’intensité des crises d’asthme, augmente l’efficacité des médicaments et améliore le souffle.
Les bénéfices à l’arrêt du tabac.
Le bénéfice de l’arrêt du tabac n’est pas seulement un bénéfice à long terme, c’est aussi un bénéfice immédiat.
Quelques heures après l’arrêt du tabac, le corps se débarrasse du monoxyde de carbone (CO), un gaz toxique qui asphyxie le sang, les muscles, et en particulier le muscle cardiaque, en gênant le transport de l’oxygène. Un ou deux jours après l’arrêt du tabac, cette intoxication est totalement éliminée.
En quelques jours, la micro circulation se normalise, apportant ainsi à tous les organes un supplément d’oxygène. En une quinzaine de jours, la peau grise du fumeur fait place à un teint plus rose, les papilles gustatives et l’odorat retrouvent leurs performances. Les yeux ne piquent plus, se fatiguent moins, les cheveux sont moins cassants.
En quelques semaines, la coagulation du sang retrouve son équilibre et le risque de boucher brutalement un vaisseau diminue, expliquant la régression du risque d’infarctus du myocarde, de mort subite et d’accident vasculaire cérébral. En revanche, les lésions constituées des parois des vaisseaux resteront à vie. Elles seront d’autant moins importantes que l’on a arrêté tôt.
Les bénéfices à court terme de l’arrêt sont particulièrement bien démontrés avant une intervention chirurgicale. Chez un fumeur, les risques de complications sont multipliés par trois en ce qui concerne les complications de la cicatrice, des sutures vasculaires ou digestives, de la consolidation osseuse. Le risque des cancers liés au tabac diminue plus progressivement. Dans les études scientifiques, le bénéfice n’apparaît pas avant au moins 2 ans d’arrêt, il est manifeste après 5 à 10 ans d’arrêt.
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Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
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