Avec l’été qui arrive, on pense aux vacances et c’est tant mieux ! Oui, mais l’asthme et les allergies prennent-il eux aussi des congés ?
Voilà une belle perspective que celle des vacances d’été pour les petits comme pour les grands, mais avec la belle saison, ce n’est pas pour autant qu’on peut « oublier » son asthme ou ses allergies, car il ne suffit pas de le vouloir… Comment faire pour gérer au mieux et passer de belles vacances sans crises et sans désagréments ? Quelques conseils peuvent vous aider.
Vacances, j’oublie tout… sauf mon traitement !
Le départ en vacances est souvent synonyme de rupture avec le quotidien, de dépaysement, de détente et de volonté d’oublier soucis et contraintes. Pour les personnes souffrant d’une maladie chronique, cela se traduit souvent par l’envie de mettre son traitement entre parenthèses. Or, chez une personne asthmatique, par exemple, un arrêt du traitement, même temporaire, peut provoquer une perte de contrôle de l’asthme et une dégradation progressive de l’état respiratoire. Il n’est pas rare alors d’en subir les conséquences à la rentrée. Les crises d’asthme apparaissent lorsque revient la période automnale, plus humide, et les symptômes s’accentuent avec le stress de la vie quotidienne.
La tentation est grande de suspendre ses traitements en se disant que la détente et le farniente des vacances vont suffire pour inciter l’asthme et les allergies à prendre le large… Mais hélas, non, ce n’est pas aussi simple que ça. Ce serait pourtant si agréable s’il suffisait de modifier son état d’esprit, de se relaxer et de se reposer pour ne plus entendre parler de crises d’asthme et de symptômes allergiques, ne serait-ce que pendant quelques semaines.
S’il est vrai que l’aspect psychologique dans lequel on se trouve peut avoir sa part et influencer favorablement le cours des choses, ça ne suffit pas à tout résoudre.
Il est impératif de maintenir le traitement de fond prescrit par le médecin si on ne veut pas courir le risque de déstabiliser son asthme, et se retrouver à devoir consulter chez le médecin de garde ou dans le premier hôpital de son lieu de vacances…
Autrement dit, si vous « prenez le large », vos médicaments eux ne doivent pas vous quitter !
Prévoir ses médicaments à emporter
En plus du traitement habituel, dont il convient de faire renouveler l’ordonnance et d’acheter à l’avance la quantité nécessaire pour la durée du séjour, il faut penser à établir avec le médecin les éventuels médicaments complémentaires à emporter avec soi.
Il est important d’emporter ses médicaments avec leur emballage (pour permettre de les identifier, même à l’étranger) et de les répartir dans deux bagages (en cas de perte d’un des bagages).
Gardez toujours sur vous une trousse d’urgence dont le contenu est à déterminer avec votre médecin. Si vous prenez l’avion, gardez vos médicaments avec vous dans la cabine et n’oubliez pas d’avoir sur vous l’ordonnance du médecin qui les a prescrits. Attention, car la plupart des compagnies refusent que les passagers montent dans l’avion avec des médicaments s’ils n’ont pas l’ordonnance adéquate.
Modalités pratiques : des vacances réussies, ça se prépare à l’avance…
Pour mettre toutes les chances de son côté et passer des vacances paisibles, il faut anticiper. Revoir le médecin avant son départ et faire le point avec lui est la meilleure garantie pour un été serein. Contrôle et mesures du souffle, renouvellement de l’ordonnance (pour éviter d’être à court de médicaments pendant le séjour), prescription supplémentaire en cas de crises, plan d’action personnalisé, noms des équivalents de médicaments en langue étrangère si l’on quitte la France.
- Renseignez-vous avant le départ sur les médecins à contacter sur place en cas de besoin (demandez à votre médecin s’il connaît un correspondant local).
- Pensez à recueillir les numéros d’urgences locaux.
- Repérez l’adresse de l’hôpital le plus proche.
Gérer son stress
La perspective d’un départ imminent est source d’une excitation bien sympathique, mais qui peut aussi contribuer à déclencher une crise d’asthme.
Le stress provoqué par le départ en vacances peut être un facteur déclenchant d’une crise d’asthme. C’est donc d’autant plus important de ne pas relâcher son attention vis-à-vis du traitement habituel dans les jours qui précèdent.
Si vous partez pour l’étranger
Pour connaître les modalités de prise en charge à l’étranger, il faut se renseigner auprès de l’Assurance maladie. Elles diffèrent selon que l’on voyage hors ou à l’intérieur de l’Union européenne ou que l’on retourne dans son pays d’origine.
Il peut être utile de se renseigner auprès de sa compagnie d’assurance, de son agence de voyage, pour connaître les modalités de prise en charge dans le pays où l’on se rend, les conditions de rapatriement, etc.
On peut aussi trouver des informations utiles auprès du ministère des Affaires étrangères (textes officiels, conseils aux voyageurs…) : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/, ainsi que par le Cleiss (Centre des liaisons européennes et internationales de Sécurité sociale : http://www.cleiss.fr/) qui fournit des renseignements sur les systèmes européens de Sécurité sociale (règlements, jurisprudence, formulaires, carte européenne d’Assurance maladie).
Cherchez les coordonnées de l’ambassade de France ou des services consulaires.
Si vous voyagez en Europe
Pensez à demander votre carte européenne d’Assurance maladie (CEAM). Elle est individuelle, nominative, gratuite et valable un an. La CEAM est délivrée à tous les assurés de plus de 16 ans qui en font la demande et permet une prise en charge des frais médicaux à l’étranger. Avec ce document, vous pourrez bénéficier des soins médicaux nécessaires pendant le séjour. Si la carte ne peut pas être délivrée avant votre départ (car demandée trop tardivement), un certificat provisoire de remplacement valable 3 mois vous sera remis.
Si vous partez en vacances hors de l’Europe
Les soins médicaux reçus à l’étranger peuvent être pris en charge par votre caisse d’Assurance maladie sous certaines conditions. Renseignez-vous auprès d’elle.
De nombreuses autres informations sont disponibles sur internet, comme par exemple sur le site officiel de l’administration française (Maladie lors de vacances ou d’un court séjour hors d’Europe). Vous y trouverez des précisions sur les personnes et les pays concernés, les conseils avant de partir, les informations sur les médecins à l’étranger…
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F216.xhtml
Pour en savoir plus :
• Caisse d’Assurance maladie : www.ameli.fr
Le plan d’action personnalisé
Pour gérer au mieux son asthme, il est recommandé de prévoir avec son médecin les situations pouvant survenir et décider avec lui d’un plan d’action à appliquer en cas de survenue d’une crise. Ce plan d’action consiste en un document écrit personnalisé décrivant les mesures adaptées à votre situation et les actions que vous pouvez entreprendre vous-même : adaptation du traitement médicamenteux, conduite à tenir en cas d’urgence, etc. Vous pourrez ainsi vous y référer en cas de signes d’aggravation ou de crise.
L’Association Asthme & Allergies propose sur son site www.asthme-allergies.org/ plusieurs modèles de plan d’action personnalisé à télécharger, pour adulte ou pour enfant. Il suffit de demander au médecin qui suit votre asthme, de le compléter avec vous. Ce document est une aide pour la gestion de votre asthme. Il pourra être adapté autant de fois que nécessaire. N’hésitez pas à le demander à votre médecin.
Prévoyez aussi…
Les ordonnances de vos médicaments et éventuellement des certificats médicaux décrivant votre traitement et justifiant le transport d’un stylo injecteur, en cas d’allergies nécessitant l’injection d’adrénaline. Demandez à votre médecin de rédiger ces papiers en double, avec une version en anglais.
Le numéro téléphonique de l’assistance de l’assurance de rapatriement sanitaire que vous aurez pris soin de contracter avant de partir.
Au besoin, votre carte européenne d’Assurance maladie.
Emportez dans vos valises un mouchoir. En effet, certaines personnes allergiques au pollen limitent l’inhalation en respirant à travers un mouchoir humide. Cette astuce pourra vous permettre d’attendre que le médicament antihistaminique fasse effet.
Si vous êtes allergique aux piqûres d’insectes, emportez des vêtements longs et des chaussures fermées, ainsi que des répulsifs qui vous protégeront lors de vos sorties dans la nature. Évitez les parfums et cosmétiques parfumés qui attirent les insectes.
Si vous êtes allergique à une famille d’aliments, il vous sera utile d’emporter avec vous des photos de ces aliments. Cela vous permettra de les utiliser pour vous faire comprendre, ou pour demander à une personne parlant la langue locale de vous traduire leur nom. Avant de partir, votre médecin peut éventuellement pratiquer des tests cutanés afin de dépister les aliments exotiques auxquels vous êtes allergique (curry ou papaye, par exemple).
Sachez qu’il existe un site internet qui vous permet de réaliser vous-même, gratuitement, votre carte d’allergique et de traduire vos types d’allergies dans la langue du pays dans lequel vous vous rendez (27 langues sont disponibles).
Vous pourrez présenter ce document dans les restaurants ou les hôpitaux dans lesquels vous pourrez être amené à vous rendre.
Bien choisir sa destination
Le choix de la destination est important lorsqu’on est asthmatique ou allergique. Les personnes ayant des allergies aux pollens devront choisir de préférence les séjours en bord de mer, les croisières en bateau, les séjours dans les régions désertiques, plutôt que les séjours à la campagne. La montagne et son air pur est assez idéale pour les asthmatiques. Si vous êtes allergique aux poils d’animaux, évitez les vacances à la ferme ou les séjours à proximité de centres équestres, par exemple.
Si vous partez à l’étranger, il peut être utile de discuter avec votre médecin pour savoir quels sont les aliments susceptibles de ne pas vous convenir : certains fruits exotiques, poissons, crustacés que vous n’avez pas l’habitude de consommer peuvent déclencher des allergies croisées.
La campagne
Au-delà des inconvénients liés aux allergènes représentés principalement par les pollens et les animaux, il faut également éviter, si possible, les maisons humides (risques de moisissures, notamment).
Idéalement, faire aérer la maison plusieurs jours à l’avance ou sinon aérer en grand dès son arrivée, en particulier la chambre.
Si vous êtes allergique aux acariens, emportez vos housses anti-acariens habituelles.
Camping et caravaning doivent inciter à prendre garde aux moisissures et aux poussières (acariens), car les toiles des tentes et autres équipements restés enfermés pendant plusieurs mois, peuvent s’avérer être des sources d’allergènes pour les personnes sensibles.
La mer
Ce type de vacances, le plus souvent, ne pose pas de problème particulier. Les personnes asthmatiques choisiront plutôt les mers chaudes (tout en évitant la canicule et les plages trop venteuses). Contrairement à certaines idées reçues, il n’y a pas de risque d’allergie à l’iode véhiculé par l’air marin et les embruns. L’air iodé peut convenir à tous.
Attention au tatouage au henné, souvent proposé dans les stations balnéaires autour de la Méditerranée. Pour renforcer la teinte et la fixation, il contient le plus souvent du paraphénylène diamine (PPD) qui provoque des allergies retardées et peut conduire à terme à une hypersensibilisation définitive. Cela est d’autant plus gênant qu’on rencontre cette substance allergisante dans de nombreux produits (jeans, teintures capillaires…).
La montagne
La montagne est une destination privilégiée de séjour pour les personnes asthmatiques ou allergiques. Selon les capacités respiratoires, il vaut mieux choisir une station de basse ou moyenne altitude. La montagne est particulièrement indiquée à ceux qui souffrent d’allergie aux acariens. En effet, ils ne survivent pas lorsque l’altitude dépasse les 1 500 mètres et l’air généralement plus sec ne leur convient pas.
Le site en question est : www.allerglobal.com
Vous trouverez d’autres conseils dans la brochure éditée par l’Association Asthme Allergies :
“Asthmatiques, des conseils pratiques pour bien voyager”.
Demandez-la, elle est gratuite !
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Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
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