La dermatite atopique, encore appelée eczéma atopique ou eczéma constitutionnel de l’enfant, est un des problèmes dermatologiques les plus fréquents, touchant environ 10 % des enfants.
Il s’agit d’une inflammation des couches superficielles de la peau, provoquant des poussées d’irritation avec rougeur, démangeaisons, parfois suintement, puis formation de croute et desquamation.
L’eczéma survient dans les premiers mois de vie, touchant au début les zones convexes, c’est-à-dire bombées comme le front ou les joues ; ensuite il atteint surtout les plis de flexion (derrière les genoux, les plis des coudes, les aisselles, parfois les paupières ou les lèvres).
Il existe des formes très légères, d’autres beaucoup plus sévères, très décourageantes, atteignant parfois presque tout le corps. Le retentissement peut être important sur le sommeil en raison des démangeaisons, et sur la vie sociale car les lésions parfois importantes de peau peuvent être particulièrement difficiles à vivre pour les enfants en milieu scolaire.
Dans la moitié des cas, l’eczéma s’améliore ou guérit après l’âge de 5 ans, d’autres vers l’adolescence et 10 à 15 % persistent à l’âge adulte. En général, la peau garde une tendance sèche, sècheresse qui fait « le lit » de l’eczéma.
Le terme « atopique » signifie que cet eczéma survient dans un contexte particulier, prédisposant à différentes manifestations allergiques comme l’asthme, les allergies alimentaires ou la rhinite allergique. Cette prédisposition peut être familiale, c’est-à-dire que dans une famille, l’asthme de la maman ou le rhume des foins du papa peuvent favoriser un eczéma atopique chez le bébé. Cela n’a rien de systématique, il s’agit d’une prédisposition génétique mais d’autres facteurs, de plus en plus étudiés, entrent également en jeu.
Parmi les facteurs génétiques en cause, il semble que certaines personnes aient une prédisposition génétique à moins bien fabriquer une protéine, la filaggrine, nécessaire à la protection de la peau. Par ailleurs, les enfants atteints de dermatite atopique fabriquent en excès certains anticorps : les IgE, fortement impliquées dans les réactions allergiques. D’autres mécanismes impliquant des cellules immunitaires : les lymphocytes T sont également identifiés dans les réactions d’eczéma.
Comme bien souvent, la génétique n’est pas seule en cause, l’environnement joue un rôle fondamental sur le déclenchement et l’évolution d’un eczéma. Des facteurs de l’environnement ont été clairement identifiés comme aggravants, d’autres ont été découverts plus récemment, car le sujet, très préoccupant pour les parents, fait également l’objet de nombreuses recherches.
Le rôle aggravant du contact prolongé avec l’eau et les détergents est évident, puisque cela aggrave la défaillance de la protection cutanée naturelle. L’exposition aux allergènes en particulier aux acariens est également en cause. L’existence d’allergies alimentaires doit être recherchée pour limiter (souvent provisoirement) le contact avec les aliments allergisants. Les polluants urbains et domestiques (comme le tabac, les parfums ou les produits d’entretien) sont sans doute impliqués ; les enfants des villes sont nettement plus touchés que ceux vivant à la campagne. Le stress et les chocs psycho-affectifs sont maintenant reconnus comme des facteurs aggravants.
Les traitements ont pour but de lutter contre la sécheresse, l’inflammation et les surinfections. Ils reposent, d’une part, sur des habitudes d’hygiène, en particulier la réduction du temps de contact avec l’eau (éviter les bains prolongés quotidiens) et l’utilisation de produits émollients pour compenser la défaillance de la barrière cutanée. Il faut utiliser pour la toilette des produits non détergents (des « syndets »), non parfumés, qui existent sous forme d’huiles lavantes adaptées aux peaux atopiques. L’application de crèmes ou laits émollients doit être régulière et particulièrement en cas d’agression cutanée par le froid, la sècheresse de l’air, les baignades, etc.
Les poussées doivent être traitées en fonction de leur gravité et de leur localisation par des traitements locaux anti-inflammatoires. L’eczéma peut parfois se surinfecter, il faut alors traiter l’infection. Les démangeaisons peuvent être soulagées par des antihistaminiques ou des traitements locaux actifs sur le prurit. Dans les formes sévères, des traitements agissant sur le système immunitaire sont parfois utilisés.
Pour en savoir plus : http://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-hematologie-pneumologie/dossiers-d-information/dermatite-atopique
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