L’allergie, 4e maladie dans le monde
L’allergie est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme la 4e maladie dans le monde après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le sida. L’OMS estime qu’en 2050, la moitié de la population mondiale sera allergique(1).
Épidémiologie de l’allergie en France(5).
Aujourd’hui :
• 1 personne sur 4 souffre d’allergie respiratoire(6)
• 1 sur 3 est atteinte de rhinite allergique(7)
• 4 millions de personnes sont asthmatiques(8)
• 80 % des asthmes sont d’origine allergique(9)
7 années d’errance thérapeutique avant de diagnostiquer l’allergie
L’errance thérapeutique met en danger la santé de nombreux allergiques et altère leur qualité de vie. Une situation d’autant plus alarmante que les diagnostics et les traitements sont efficaces. Ils permettent aujourd’hui aux patients allergiques de mener une vie épanouie sur les plans social, scolaire, professionnel, intime, alimentaire ou sportif, etc.
Les conséquences de l’errance thérapeutique
• Évolution d’une simple rhinite (éternuements ou nez qui coule) vers des problèmes respiratoires bronchiques potentiellement graves : 30 % des rhinites non traitées évoluent en asthme(10).
• Risque de crises d’asthme sévères, déclenchées par une forte exposition à des allergènes ou une infection, nécessitant un recours aux services d’urgences et parfois une hospitalisation.
• Conséquences physiques irrémédiables : lésions irréversibles des poumons, à long terme et en l’absence de traitement adapté, ou encore risque d’installation d’une insuffisance respiratoire.
• Vie intime tourmentée : troubles du sommeil, de l’érection, de la concentration, etc.
– les personnes atteintes de rhinite allergique sévère ont des troubles du sommeil 4 fois plus importants(11) ;
– 37 % des hommes atteints de rhinite allergique sévère souffrent de troubles de l’érection(12).
• Handicap professionnel majeur : la rhinite allergique et l’asthme constituent la première cause d’absence au travail(13).
Comment réduire ces 7 années d’errance thérapeutique ?
PROPOSITION 1 – Promouvoir le dépistage des maladies allergiques par les médecins généralistes et les pédiatres, puis l’orientation vers un allergologue des patients qui le nécessitent
Plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge sera efficace. Dès l’identification des premiers signes, il est donc essentiel que la personne allergique consulte son médecin traitant.
Celui-ci pourra décider de l’orienter vers un allergologue qui lui prescrira un traitement adapté et l’aidera à intégrer de bons réflexes pour éviter au maximum le contact avec les allergènes responsables de son allergie. Les maladies allergiques concernent 30 % de la patientèle des médecins généralistes. Une personne sur 3 avec une rhinite allergique est susceptible de développer un asthme dans les 10 ans(2). Dans le cursus des études de médecine, il n’y a pas de module d’enseignement dédié à l’allergologie. L’enseignement des maladies allergiques est morcelé entre les différentes spécialités médicales. Une harmonisation de l’enseignement de l’allergologie permettrait aux médecins généralistes d’assurer rapidement le dépistage des allergies, d’orienter vers l’allergologue les personnes pour lesquelles cela est nécessaire et ainsi de raccourcir l’errance thérapeutique.
Prendre en main son allergie, au plus tôt, permettra à la personne allergique d’être plus libre et indépendante.
Observance des traitements : 30 % seulement !
L’observance, qui correspond au respect des instructions et des prescriptions médicales, est estimée à environ 50 % chez l’enfant asthmatique et diminue avec l’âge pour atteindre environ 30 % chez l’adolescent(4) et les adultes. Souvent négligentes ou en déni face à leur allergie, les personnes allergiques n’ont pas conscience de la gravité des conséquences qu’ils auront à affronter à plus ou moins long terme.
Non traitée, l’allergie peut s’aggraver et mettre en danger la santé de nombreuses personnes allergiques, freiner leurs projets personnels ou professionnels et impacter leur entourage. La situation est d’autant plus alarmante que les traitements sont efficaces. Il convient d’être attentif aux premiers symptômes (même si ceux-ci paraissent banals ou peu graves) pour agir au plus tôt et enrayer le processus d’évolution de la maladie en suivant attentivement les traitements sur toute la durée prescrite.
1 personne sur 3 née après 1980 est allergique
PROPOSITION 2 – Systématiser l’éducation thérapeutique des patients allergiques et asthmatiques
L’adolescence est un âge décisif pour préparer son avenir et choisir son orientation professionnelle. C’est aussi l’âge des premières expériences : alimentaires (hors cadre familial et scolaire), de loisirs, de vacances et sexuelles. L’âge également des tentations à risques comme le tabac, le cannabis, l’alcool, etc.
Les adolescents allergiques peuvent être limités dans leurs choix ou se mettre en danger en négligeant leur maladie. Les chocs anaphylactiques sont 4 fois plus fréquents chez l’adolescent et l’adulte que chez l’enfant(14).
Ainsi 7 adolescents sur 10 ne suivent pas les recommandations de leur médecin (prise de médicaments, suivi et surveillance de l’asthme, mesures d’éviction des allergènes, etc.). Ceci a pour conséquences, outre une qualité de vie altérée pour le jeune asthmatique, des taux d’absentéisme scolaire et d’hospitalisations et/ou de recours aux soins d’urgence très élevés(14). L’intégration de l’éducation thérapeutique dans le parcours de soin dès le début de la maladie contribuerait à accroître l’acquisition de compétences, l’autonomisation du patient et l’observance.
Parler de son allergie peut même être tabou. Quatre adolescents sur 10 souffrant d’allergies alimentaires ne confient pas à leur entourage leur maladie alors qu’ils sont 68 % à admettre « qu’éduquer » leurs proches rendrait leur allergie plus facile à vivre(15).
L’ALLERGIE EN QUELQUES MOTS…
- L’allergie est une réaction de l’organisme qui se manifeste à l’occasion d’un contact avec une substance spécifique que l’on nomme « allergène » (acariens, pollens, animaux, moisissures, plantes, latex, venin de guêpes ou d’abeilles, certains aliments et parfois même certains médicaments).
- Chez la plupart des gens, ces substances sont totalement inoffensives. Chez d’autres, elles provoquent des réactions de défense à l’origine des symptômes allergiques : difficultés à respirer, éternuements intempestifs, yeux qui piquent, irritations, œdèmes… De la rhinite à l’asthme allergique en passant par l’eczéma, la conjonctivite ou l’anaphylaxie, l’allergie se manifeste sous différentes formes.
- Les symptômes peuvent apparaître à tout âge de la vie, en toute saison et de façon plus ou moins brutale.
- Le risque de développer une allergie s’accroît dans les familles d’allergiques, sans que les enfants ne soient forcément réactifs aux mêmes allergènes que leurs parents. On parle de « terrain atopique ».
Soutenez notre action
Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
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