La succession de manifestations allergiques chez une même personne est un phénomène bien connu, on l’appelle « la marche allergique ». Selon les âges de la vie, le terrain atopique se manifeste par des symptômes différents, qui sont parfois associés.
L’eczéma est souvent le premier à apparaître, dans les 3 premiers mois, suivi de près par les allergies alimentaires, l’asthme ou ses « équivalents (toux chronique, bronchites sifflantes…) apparaissent souvent dès le début de la scolarisation. La rhinite allergique apparaît peu après dans l’enfance. Cet enchaînement n’est pas systématique : certains enfants ne souffrent que de l’un ou l’autre des symptômes, mais cette évolution reste souvent le déroulement naturel de l’allergie. Il semble en fait qu’environ un tiers des enfants atteints d’eczéma souffriront ensuite d’asthme.
Il existe deux profils différents d’enfants ayant de l’eczéma, certains étant plus prédisposés à développer de l’asthme que les autres. Il s’agit de deux profils immunologiques différents, la mesure du taux d’IgE dans le sang (anticorps impliqués dans l’allergie) est un indicateur : un enfant ayant de l’eczéma, avec un taux élevé d’IgE et sensibilisé à des allergènes respiratoires, a plus de risque de développer un asthme que si le taux d’IgE est bas et qu’il n’y a pas d’allergies.
En pratique, que peut-on faire ?
Si on ne peut pas changer le capital génétique, on peut, sans devenir excessivement inquiet, être vigilant. Tout d’abord, observer son enfant, certains signes peuvent évoquer des allergies respiratoires : un rhume persistant, des infections ORL (rhinopharyngites) anormalement fréquentes, une toux persistante, déclenchée par l’effort, le rire ou la nuit doivent faire orienter vers une consultation spécialisée.
Peut-on prendre des mesures préventives ? Oui, elles sont utiles pour éviter d’entretenir une inflammation des voies respiratoires. La première est incontestablement l’absence de tout tabagisme au domicile, ensuite il faut maintenir une température modérée surtout dans la chambre de l’enfant et éviter une sécheresse de l’air ambiant (irritante à la fois pour la peau et les voies respiratoires), limiter les matériaux retenant les acariens (coussins ou oreillers en plume, tapis, moquettes…), éviter les parfums d’intérieur, bougies parfumées, encens, sprays désodorisants, etc. (qui libèrent des composés organiques volatils : les fameux COV, irritants respiratoires).
Pour en savoir plus :
- http://www.allergique.org/article2560.html
- Risque du développement de l’asthme chez de petits enfants atteints d’eczéma atopique : revue méthodique. van der Hulst AE, Klip H, Brand PL. J Allergy Clin Immunol 2007 ; 120(3) : 565-9.
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