Le changement climatique, qui entraîne une précocité plus fréquente et une augmentation de la durée des saisons polliniques printanières, est un élément environnemental à prendre en compte dans les allergies. La quantité de pollens dans l'air est accrue et, avec elle, le nombre des pathologies respiratoires.
Cette situation est exacerbée par la pollution environnante, car une plante qui y est exposée va réagir en produisant davantage de pollens : un peu comme si elle mettait toutes ses forces en jeu pour parvenir à assurer sa reproduction. En outre, les polluants atmosphériques potentialisent l'effet allergisant des pollens. Sans compter que l'inflammation des voies respiratoires, induite par les polluants, favorise l'intensité des manifestations cliniques.
Les polluants atmosphériques d’origine industrielle (dioxyde d’azote, dioxyde de soufre, ozone) modifient les pollens : la quantité d’allergènes présents dans un grain augmente et leur libération est facilitée par la détérioration de la paroi du grain. Du coup, les pollens pollués ont un potentiel allergisant beaucoup plus élevé.
Ainsi, dans les années 1900, un pied d’ambroisie produisait 5,5 g de pollen (teneur en CO2 : 290 ppm). Aujourd’hui, il en produit 10 g (teneur en CO2 de 370 ppm). Si la quantité de CO2 dans l’atmosphère augmente dans les mêmes proportions, chaque plante pourrait produire 20 g de pollen d’ici 100 ans. Dès lors des personnes qui ne sont pas allergiques aux taux polliniques actuels pourraient l’être d’ici quelques années.
De manière générale, les personnes allergiques sont encore plus sensibles aux effets conjugués de la pollution atmosphérique et de la substance à laquelle elles sont allergiques. Cette pollution procède d'une forte concentration d'ozone, de dioxyde de soufre, d'azote et de particules. Par leur pouvoir irritant, les polluants altèrent la muqueuse respiratoire et facilitent l'agression des grains de pollens dans le nez et dans les bronches, ce qui fait naître une synergie d'action à l'origine d'une gêne respiratoire, de toux, de maux de gorge et de tête, d'une irritation des yeux, d'un écoulement nasal, voire d'une crise d'asthme.
La pollution peut à la fois agir sur les pollens en modifiant leur structure biochimique extérieure et par là même sur leur allergénicité (c’est-à-dire leur pouvoir allergisant) et sur les muqueuses respiratoires de l'homme en augmentant la sensibilité au pollen.
Ces dernières semaines, les alertes de Météo France ont été nombreuses. Le seuil d'information est déclenché à partir d'une concentration moyenne de particules prévue au-delà de 50 microgrammes/m3 sur 24 heures. Les passages pluvieux permettent aux pollens de retomber au sol, ce qui explique alors que les personnes allergiques se sentent mieux.
Soutenez notre action
Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
En adhérant à l’Association Asthme & Allergies, vous montrez votre intérêt et votre attachement aux valeurs que nous défendons.