Je reconnais les premiers symptômes
Les éléments qui permettent, dans un premier temps, de déterminer le(s) allergène(s) responsable(s) :
• l’identification d’un terrain atopique (personnes allergiques dans la famille) ;
• les circonstances de déclenchement des symptômes ;
• la saisonnalité ;
• les conditions de vie de la personne allergique : habitat, alimentation, tabagisme (actif ou passif), loisirs, etc.
Dès qu’une personne prend conscience de ses symptômes, elle doit consulter son médecin traitant afin de vérifier qu’il s’agit d’une allergie. Ce dernier l’orientera vers un allergologue qui confirmera ou non l’allergie et prescrira un traitement adapté et l’aidera à agir en adoptant de bons réflexes.
Je consulte un allergologue
L’intervention d’un médecin allergologue permet de confirmer le diagnostic par un interrogatoire précis. L’allergologue identifie l’allergène en cause par des tests cutanés et/ou si nécessaire par une prise de sang (dosage des IgE spécifiques).
Pourquoi consulter un allergologue ?
C’est le spécialiste des allergies. Il est formé et équipé pour identifier les symptômes, effectuer un interrogatoire, réaliser un diagnostic allergologique.
L’allergologue propose un traitement adapté et réalise son suivi. Il initie une véritable relation avec ses patients et les accompagne dans la durée afin de contrôler l’évolution des symptômes et de maîtriser les risques d’aggravation. Grâce à son expertise, l’allergologue est le référent de choix pour conseiller les patients et les aider à mieux vivre au quotidien.
Où trouver un allergologue ?
Le médecin traitant consulté à l’apparition des premiers symptômes peut orienter le patient vers son correspondant allergologue s’il soupçonne une allergie. D’autres solutions existent pour obtenir les coordonnées d’un allergologue, telles que la consultation d’annuaires classiques ou ceux des organisations professionnelles comme le Syndicat français des allergologues : www.syfal.fr
PROPOSITION 6 – Harmoniser le statut des allergologues français avec celui des allergologues européens en créant une véritable spécialité
À l’échelle européenne l’allergie est reconnue en tant que spécialité médicale dans 15 pays… mais pas en France. Dans notre pays, l’allergie progresse alors que le nombre d’allergologues y diminue. À terme, cette inégalité statutaire peut avoir des répercussions sur la prise en charge des patients atteints d’allergies graves et freiner l’installation de médecins d’autres pays européens par exemple.
Je traite mon allergie
Les traitements symptomatiques
Les personnes qui ont connaissance de leur maladie, dont les symptômes sont légers, occasionnels et apparaissant dans des conditions bien définies peuvent prendre certains traitements dits symptomatiques.
Prescrits par le médecin allergologue ou le médecin traitant en fonction de la fréquence et de l’intensité des symptômes, ces traitements médicamenteux sont utilisés pour réduire et soulager les symptômes de l’allergie.
Ces traitements sont efficaces sur les symptômes mais leur effet cesse dès l’arrêt de la prise car ils ne s’attaquent pas à la cause de la maladie, quelle qu’en soit sa sévérité.
Les antihistaminiques : premiers traitements utilisés avec ou sans ordonnance pour soulager les symptômes en bloquant l’action de l’histamine, ils sont prescrits dans le traitement symptomatique des rhinites et des rhino-conjonctivites périodiques ou perannuelles. Ils agissent rapidement sur l’écoulement et les démangeaisons nasales fréquents dans les rhinites allergiques. Ils sont également efficaces pour soulager les démangeaisons provoquées par l’eczéma ou l’urticaire. Leur effet cesse dès l’arrêt de la prise, ne s’attaque pas à la cause et n’empêche ni l’évolution ni l’aggravation de l’allergie.
Les corticoïdes : ils sont utilisés sous différentes formes dans le traitement de l’asthme et des allergies respiratoires ou cutanées. Ils sont prescrits pour leurs propriétés anti-inflammatoires. Efficaces pour réduire l’obstruction nasale et l’inflammation des bronches sous forme de pulvérisations nasales dans la rhinite allergique, ils sont utilisés sous forme de crèmes ou de pommades dans l’eczéma atopique. Dans le traitement de fond de l’asthme, les corticoïdes utilisés sous forme inhalée constituent le traitement de fond de cette maladie inflammatoire.
Les antileucotriènes : ils bloquent l’action des leucotriènes (substances produites par le système immunitaire lors d’une réaction allergique). Ils sont utilisés dans le traitement de l’asthme lié à l’effort et en traitement de fond additionnel de l’asthme. Ils peuvent aussi apporter un soulagement des symptômes de rhinite allergique intermittente associée à l’asthme.
Les bronchodilatateurs : prescrits en cas d’asthme, ils dilatent les bronches de façon à améliorer la fonction respiratoire et constituent le traitement de crise. Les bronchodilatateurs de longue durée d’action peuvent être associés aux corticoïdes en traitement de fond. Ils sont administrés sous forme inhalée).
Les mesures d’éviction
PROPOSITION 7 – Intégrer une formation sur l’allergie alimentaire dans le cursus des diététiciens
Une fois l’allergène identifié, il est nécessaire de limiter les contacts avec lui. Selon l’allergène responsable des symptômes de l’allergie, cela sera plus ou moins facile à mettre en place. Il convient également de réduire au maximum les contacts avec les facteurs aggravants ses symptômes allergiques. Cela passe par un changement dans ses habitudes et l’adoption de bons réflexes pour améliorer sa vie quotidienne et réduire la fréquence des symptômes.
Dans le cas des allergies alimentaires, la personne allergique peut être accompagnée par un diététicien, ce qui lui permettra d’être conseillé et alerté en matière d’allergènes alimentaires et de décryptage des étiquettes. L’Association Asthme & Allergies propose de co-construire un module de formation adapté aux diététiciens.
L’immunothérapie allergénique (ou désensibilisation)
L’immunothérapie allergénique (ITA) est le seul traitement de l’allergie efficace à long terme(36-38) sur l’allergie et sur tous les symptômes de la rhinite allergique(39). L’ITA permet de tolérer à long terme les allergènes, en modifiant durablement la réponse immunitaire(40,41). C’est un traitement qui rééquilibre le système immunitaire, dont les effets bénéfiques se poursuivent après l’arrêt du traitement(42-45). Elle permet de diminuer le recours aux traitements symptomatiques(39,46,47) et peut jouer un rôle préventif dans le développement de l’asthme et de nouvelles formes d’allergies(48,49).
L’immunothérapie allergénique consiste à rééduquer le système immunitaire en administrant au patient des doses croissantes et progressives de l’allergène responsable pendant au moins 3 ans afin d’induire une tolérance accrue à long terme(50).
Une fois l’allergie diagnostiquée et l’indication posée, l’allergie peut être traitée par des traitements d’immunothérapie allergénique. Des traitements nouveaux en France ont démontré leur efficacité et sont remboursés à hauteur de 15 % par la Sécurité sociale. La prise en charge complémentaire par les mutuelles de santé permettrait des économies sur le long terme tout en évitant l’aggravation des allergies.
Selon une enquête téléphonique réalisée en 2016 auprès de 500 mutuelles et instituts de prévoyance :
• Environ 50 % des mutuelles et instituts de prévoyance ont une prise en charge systématique des médicaments remboursés à 15 %.
• Environ 40 % prennent en charge selon le niveau du contrat souscrit.
• Environ 10 % des mutuelles ne prennent pas en charge les médicaments à 15 %.
• En ciblant les 10 premiers groupes en termes d’adhérents(51), 2/3 des patients sont pris en charge systématiquement pour les médicaments remboursés à 15 %.
PROPOSITION 5 – Améliorer la prise en charge par les mutuelles des traitements de désensibilisation de l’allergie
Concrètement, comment se passe l’immunothérapie allergénique ?
- Une étape initiale qui consiste en une administration de doses croissantes d’allergènes afin de réhabituer l’organisme aux allergènes responsables.
- Une étape d’entretien qui consiste à prendre la même dose à intervalles réguliers durant 3 à 5 ans pour les allergies perannuelles (acariens, moisissures, animaux) et 3 à 5 saisons polliniques pour les allergies saisonnières (pollens).
L’immunothérapie allergénique est majoritairement proposée par voie sublinguale, sous forme liquide ou comprimé (pour l’allergie aux pollens de graminées).
Pour initier une immunothérapie allergénique, il faut que l’allergène responsable soit clairement identifié par le diagnostic allergologique. Ce traitement doit être réévalué après un an pour juger de son efficacité et de sa tolérance, facteurs qui conditionnent la décision de poursuivre ou non.
L’immunothérapie allergénique n’est pas encore applicable dans le cas des allergies alimentaires, mais on peut dans certains cas envisager un protocole visant à faire tolérer de petites quantités de l’aliment sous surveillance médicale stricte.
ZOOM SUR… L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
- Particulièrement développée pour les personnes asthmatiques, l’éducation thérapeutique permet d’apprendre à vivre avec la maladie, mais aussi de « dédramatiser » la situation. Elle répond à différents objectifs :
– connaître et appréhender la maladie et ses symptômes ;
– contrôler l’environnement et maîtriser les mesures d’éviction ;
– réagir en situation d’urgence (crise d’asthme) ;
– bien prendre ses médicaments. - Elle peut être réalisée par le médecin allergologue ou par d’autres médecins (pneumologues, médecins généralistes, pédiatres) et soignants.
- Il existe aujourd’hui des écoles de l’asthme dédiées à l’éducation thérapeutique et souvent localisées ou associées à un hôpital. Elles permettent d’aborder toutes les questions quotidiennes du patient à travers un échange et des ateliers interactifs. La démarche d’éducation thérapeutique s’étend aujourd’hui à l’allergie alimentaire.
- La liste des écoles de l’asthme et de l’allergie alimentaire est disponible auprès de l’Association Asthme & Allergies.
(0 800 19 20 21)
La Journée française de l’allergie est organisée à l’initiative de l’Association Asthme & Allergies, avec le soutien du laboratoire ALK, de la société Thermo Fisher Scientific et en partenariat avec l’Association nationale de formation continue en allergologie (ANAFORCAL), la Société française d’allergologie (SFA), le Syndicat national des allergologues (SYFAL), l’Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL), le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), la Fédération française d’allergologie (FFAL), l’Association française de promotion de la santé scolaire et universitaire (AFPSSU) et avec le parrainage de la WAO (World Allergy Organisation).
Soutenez notre action
Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
En adhérant à l’Association Asthme & Allergies, vous montrez votre intérêt et votre attachement aux valeurs que nous défendons.