On devient allergique quand le système immunitaire réagit contre des molécules que nous respirons, que nous mangeons, qui sont en contact avec notre peau ou présentes dans notre environnement naturel. Ces molécules sont théoriquement sans danger et la normalité voudrait que l'on ne développe pas de réaction immunitaire vis-à-vis d'elles. Un individu allergique va se sensibiliser et créer des anticorps et des lymphocytes T spécifiques de ces molécules, qui deviennent alors des allergènes. C'est la phase de sensibilisation, qui peut durer plusieurs mois à plusieurs années.
Une fois la personne sensibilisée, l'exposition aux allergènes va déclencher chez elle certaines manifestations qui peuvent être une dermatite atopique, un asthme, une rhinite ou une conjonctivite. Ces maladies sont appelées maladies atopiques car elles surviennent sur un terrain génétique prédisposé, mais le rôle de notre mode de vie, dans l'augmentation de la fréquence de ces maladies, est primordial. Différentes hypothèses sont avancées pour expliquer l’augmentation des allergies.
L’hypothèse hygiéniste
Depuis les années 1990, de nombreuses études ont montré que le manque d’hygiène et les infections avaient un rôle protecteur vis-à-vis du développement des maladies allergiques. Ainsi, il semble que les personnes qui ne subissent pas d’infections dans la petite enfance sont plus sensibles que les autres à l’asthme et à l’allergie. Il se peut en effet que la stimulation précoce du système immunitaire par certaines bactéries joue un rôle de prévention des maladies allergiques.
La pollution atmosphérique
À cause du trafic automobile, on constate en milieu urbain une augmentation importante des taux de CO2 (dioxyde de carbone), de NO (monoxyde d’azote), de NO2 (dioxyde d’azote), de SO2 (dioxyde de soufre), d’ozone et de composés organiques volatils.
La qualité de l’air dépend en grande partie du volume des émissions polluantes, mais aussi de la météo qui conditionne la dispersion des polluants ou, au contraire, leur accumulation. En cas de persistance de niveaux de pollution élevés et d’absence de vent, il peut se produire un pic de pollution comme nous en avons connu ces dernières semaines.
Tous ces polluants ont un effet négatif sur notre santé en général et notre santé respiratoire en particulier. Les études épidémiologiques ont montré que les symptômes bronchiques chez l’enfant asthmatique augmentent avec une exposition de longue durée au NO2. On associe également une diminution de la fonction pulmonaire aux concentrations actuellement mesurées (ou observées) dans les villes d’Europe et d’Amérique du Nord.
De plus, les particules polluantes peuvent se fixer sur les grains de pollens présents dans l’atmosphère. Plus lourds, les grains de pollens pénètrent plus profondément dans les voies respiratoires, sont davantage irritants, et leur capacité à provoquer une réaction allergique est augmentée.
La pollution à l’intérieur
Le premier polluant que l’on retrouve à l’intérieur des maisons est le tabac. Le tabagisme passif peut être à l’origine de l’apparition d’allergies chez l’enfant. Il peut aussi aggraver son asthme en ralentissant sa croissance pulmonaire. Il faut donc bannir complètement le tabac à l’intérieur des habitations, même dans la cuisine avec la fenêtre ouverte car la fumée de tabac passe sous les portes et circule dans le reste de la maison.
D’autres polluants sont présents à l’intérieur des habitats (formaldéhyde, COV, etc.), ainsi que de nombreux allergènes. Pour diminuer leur concentration, il est important d’aérer les pièces, tous les jours (si possible, 2 fois par jour, matin et soir, pendant au moins 15 minutes chaque fois).
- Pour en savoir plus sur la manière de lutter contre les allergènes et les polluants de l’habitat, vous pouvez vous rendre sur www.allergiesairinterieur.org.
Le stress
Le mode de vie moderne génère beaucoup de stress. On sait aujourd’hui que le stress chronique peut déclencher ou aggraver les phénomènes allergiques : éternuements, respiration sifflante, démangeaisons…
Avec le temps, le stress peut provoquer des changements chimiques et perturber le système immunitaire. Cela peut rendre plus sensible encore aux allergènes qui déclenchent les réactions allergiques et rendre plus vulnérable à ce qui cause ces allergies.
Dans ces cas, les symptômes peuvent s’intensifier et les réactions allergiques peuvent s’aggraver.
Soutenez notre action
Nous menons également des actions de fond auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des professionnels de santé afin d’améliorer la prise en charge de l’asthme et des allergies, et d’apporter un meilleur soutien aux malades. Diagnostic le plus précoce et le plus précis possible, accès aux soins facilité, meilleure intégration des enfants allergiques dans les cantines scolaires, développement de l’éducation thérapeutique, lutte contre les idées reçues… tels sont nos objectifs.
Pour que la voix des personnes asthmatiques et allergiques soit entendue par les autorités de santé, il est important que nous soyons nombreux à lutter pour notre cause.
En adhérant à l’Association Asthme & Allergies, vous montrez votre intérêt et votre attachement aux valeurs que nous défendons.