L’épidémie de Covid-19 nous a révélé l’importance du port d’un masque, en complément des autres mesures barrières, comme la distanciation physique d’au moins d’un mètre et l’hygiène régulière des mains. Il existe toutefois plusieurs catégories de masque qui sont destinés aux professionnels de santé, aux professionnels et à la population générale. Mais comment faire le choix pour un usage raisonné de ces masques ?
Il faut distinguer les masques réservés à des usages sanitaires de ceux réservés à des usages non sanitaires.
Les masques réservés à des usages sanitaires
Le masque de type FFP2 (« Filtering Face Piece » ou pièce faciale filtrante) est un équipement de protection respiratoire individuel, testé selon la norme NF EN 149 + A1 : septembre 2009. Il arrête au moins 94 % des particules de 0,01 à 1 micron, avec un taux de fuite au visage de 8% (air non filtré passant par les côtés du masque). Sa durée d’efficacité selon les conditions de port est de 8 heures. Ce masque est destiné à un professionnel de santé pratiquant des soins générant une aérosolisation de particules c’est-à-dire lorsqu’il réalise des actes invasifs ou des manœuvres au niveau de la sphère respiratoire et ORL quel que soit le statut infectieux du patient. Il protège le professionnel de santé contre l’inhalation des gouttelettes et des particules fines en suspension dans l’air par filtration. Il n’y pas d’indication à porter ce masque par un patient, ni par un non soignant sans contact avec un patient.
Le masque chirurgical, aussi appelé masque anti-projections, masque de soins, masque d’hygiène, est un dispositif médical testé selon la norme européenne NF EN 14683 : mars 2006. Constitué d’un écran en non-tissé multicouches, il réduit d’un facteur 3 le nombre de particules submicroniques inhalées par le patient, mais 40 % passe par les côtés du masque (taux de fuite au visage). Sa durée d’efficacité selon les conditions de port est de 4 heures maximum. Ce masque est destiné aux professionnels de santé et personnels sanitaires et aux patients fragiles à risque de formes graves de Covid-19 et patients infectés. Il protège contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis, mais Il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. Il filtre également les gouttelettes émises par le patient infecté vers l’entourage.
Les masques réservés à des usages non sanitaires
Le masque « professionnel », de catégorie 1, en tissu, confectionné grâce aux patrons fournis par l’AFNOR et décrits dans le document Spec : « masques barrières ». Sa capacité de filtration est supérieure à 90 % pour des particules d’un diamètre de 3 microns émises par le porteur. Sa durée d’efficacité selon les conditions de port est de 4 heures maximum. Il s’agit d’un masque individuel à usage des professionnels en contact avec le public, qui assure une protection des collègues ou des tiers évoluant dans l’environnement immédiat. Il est destiné aux personnels affectés à des postes ou missions comportant un contact régulier avec le public.
Le masque « grand public », de catégorie 2, aussi appelé masque barrière, masque alternatif, en tissu, confectionné grâce aux patrons fournis par l’AFNOR et décrits dans le document Spec : « masques barrières ». Sa capacité de filtration est supérieure à 70 % pour des particules d’un diamètre de 3 microns émises par le porteur. Sa durée d’efficacité selon les conditions de port est de 4 heures maximum. Il s’agit d’un masque de protection à visée collective destiné à protéger l’ensemble d’un groupe portant ces masques, c’est-à-dire des collègues ou des tiers évoluant dans l’environnement immédiat. Il est destiné aux personnes dans le milieu professionnel ou à la population générale ayant des contacts occasionnels avec d’autres personnes.
Masques à usage unique ou lavables?
Les masques réservés à des usages sanitaires sont à usage unique, tandis les masques, en tissu, réservés à des usages non sanitaires, sont lavables et réutilisables de nombreuses fois selon les instructions du fabricant (5 à 30 fois). Les masques réutilisables, homologués et contrôlés par la Direction Générale de l’Armement (DGA) et l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH), sont facilement reconnaissables, grâce à l’apposition d’un macaron qui porte la mention « Filtration garantie » et indique le nombre de lavages maximal auxquels ils résistent. Cette mention est un engagement de qualité apporté par le fabricant ou le fournisseur. En effet, au bout de plusieurs lavages, les fibres se resserrent et il n’est plus possible de respirer correctement en le portant.
Il est important de rappeler que la protection offerte par les masques dépend de nombreux autres facteurs que le pouvoir filtrant des masques, telles que l’adaptation au visage, le port de barbe, la fréquence respiratoire, la respirabilité et les conditions d’utilisation du masque.
En pratique:
Le masque ne remplace pas les gestes barrières mais il ajoute une barrière complémentaire à la transmission du virus ;
Avant de mettre ou enlever le masque, se laver les mains avec de l’eau et du savon ou utiliser une solution hydro-alcoolique ;
Pour le mettre :
- tenir le masque par les lanières élastiques ;
- ajuster le masque de façon à recouvrir le nez, la bouche et le menton ;
Pour l’enlever :
- décrocher les lanières élastiques pour décoller le masque du visage
Lors du port du masque :
- éviter de le toucher et de le déplacer ;
- ne le mettre jamais en position d’attente sur le front ou sur le menton ;
- ne pas le mettre dans sa poche ou son sac ;
Changer de masque :
- quand le masque a été porté 4 heures (ou 8 heures pour le FFP2) ;
- quand on souhaite boire et manger ;
- si le masque s’humidifie (l’efficacité de filtration diminue) ;
- si le masque est endommagé ;
Après le port du masque :
- Pour un masque à usage unique (masque FFP2, masque chirurgical) : le jeter dans un contenant adapté ;
- Pour un masque réutilisable (masque « grand public », masque professionnel) : laver le masque à la machine avec de la lessive. Au moins 30 min à 60°C minimum. Utiliser un sèche-linge ou un sèche-cheveux pour sécher le masque, ou le faire sécher à l’air libre sur une surface désinfectée. Les autres méthodes proposées ne sont pas recommandées car elles vont endommager le masque, être insuffisantes pour inactiver le virus ou laisser des résidus irritants pour la peau : eau bouillante, fer à repasser, vapeur d’eau, micro-ondes, four, réfrigération, congélation, sèche-cheveux, eau de Javel, alcool ou détergent.
Dr Fabien Squinazi- Membre du Conseil d’Administration d’Asthme & Allergies
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