Rhume, nez qui coule, toux, éternuements, grippe, bronchiolites, etc., signent l’arrivée de l’automne et de l’hiver. Au cours de cette période, c’est bien connu, les infections virales respiratoires sont plus fréquentes. Or, c’est également à cette période de l’année que l’on observe une augmentation du nombre de crises chez les personnes asthmatiques. Le rôle des virus dans le déclenchement des crises d’asthme est reconnu, notamment chez l’enfant.
Les principaux virus en cause sont essentiellement le rhinovirus, le VRS (virus respiratoire syncytial), les adénovirus et le virus de la grippe chez les nourrissons, les jeunes enfants comme chez les adultes. Pour autant, peut-on affirmer que ces virus sont à l’origine d’un asthme ?
La réponse n’est pas univoque. Cependant, bon nombre d’études vont dans ce sens, particulièrement en ce qui concerne le rôle du VRS dans le développement d’un asthme chez l’enfant. En effet, ce type d’infection virale respiratoire peut déclencher, après un épisode aigu initial, une hyperréactivité bronchique (c’est-à-dire une susceptibilité des bronches à réagir de manière excessive en présence de certaines substances irritantes ou allergisantes) qui peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sous forme de crises qui ressemblent fortement à des crises d’asthme.
C’est la raison pour laquelle on dit que la survenue de trois épisodes de bronchiolite à VRS chez un nourrisson entraîne un asthme. Il semble qu’un terrain prédisposant, génétique, soit nécessaire pour qu’une infection déclenche un asthme. En d’autres termes, il n’est pas facile, chez un nourrisson qui a un asthme, de faire la part entre l’œuf et la poule : est-ce la prédisposition génétique qui rend plus sensible aux virus respiratoires, ou les virus qui induisent une sensibilité bronchique ? Aucun test ne permet, pour un nourrisson donné d’avoir la réponse. Mais, dans le premier cas, l’asthme va persister dans l’enfance et peut-être à l’âge adulte, alors que, dans le deuxième cas, il disparaîtra dans l’enfance.
À l’inverse, plusieurs observations suggèrent que les enfants exposés à de nombreuses infections bactériennes ou fongiques étaient susceptibles d’avoir moins d’asthme que les autres enfants. C’est le cas des derniers enfants vivant à la ferme au milieu de quantité de vaches, de cochons… Chez certains enfants, ces infections amplifient-elles la réponse immunitaire naturelle ?
Dans tous les cas, il est important d’adopter un certain nombre de mesures.
- La prévention, tout d’abord, grâce à la vaccination, en particulier la vaccination contre la grippe. En effet, les personnes asthmatiques risquent des complications graves à la suite d’une infection virale. De nombreux virus peuvent être à l’origine d’une aggravation de l’asthme, mais la grippe est le seul pour lequel il existe une protection possible grâce au vaccin. La vaccination grippale est recommandée et remboursée à 100 % aux asthmatiques, pour tous les types d’asthme, et ce, dès l’âge de 6 mois.
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Les mesures d’hygiène de bon sens. Les virus saisonniers de l’automne et de l’hiver se transmettent dans l’air par les gouttelettes chargées de virus émises lors de toux, d’éternuements ou par les postillons et la salive de personnes infectées, par le contact direct d’une personne infectée à une autre (par exemple, en lui serrant la main, en lui faisant la bise) ou par le contact d’objets (jouets, doudous, tétines, boutons d’ascenseur, couverts, etc.) contaminés par une personne malade ; par l’air, surtout lorsqu’une personne malade occupe une pièce fermée (chambre, salle d’attente, etc.). Voici quelques mesures simples pour éviter les virus ou limiter leur dissémination :
- se laver les mains plusieurs fois par jour et systématiquement après s’être mouché, avoir toussé ou éternué, avoir rendu visite à une personne malade ;
- bien aérer le logement pour favoriser le renouvellement de l’air ;
- utiliser des mouchoirs en papier, à usage unique ; se couvrir la bouche dès que l’on tousse ou qu’on éternue ;
- éviter de serrer la main, d’embrasser, de partager ses effets personnels (couverts, verre, serviette de toilette…) et, en période d’épidémie, éviter les lieux très fréquentés (centres commerciaux, transports en commun) et, si possible, d’y emmener les nourrissons et les enfants.
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