Trop d'anxiété peut amener à interpréter exagérément les symptômes de l'asthme
Si l'anxiété peut être utile pour motiver certains patients à éviter les facteurs déclenchants de l'asthme, à évaluer rapidement et à répondre à des symptômes respiratoires, l'anxiété excessive, quant à elle, nuit à la gestion de l'asthme.
Un exemple illustre cela avec le cas de cette jeune adolescente : elle se plaignait de respirations sifflantes, rapides et profondes qu'elle interprétait à tort comme des crises d'asthme quand elle était confrontée à des désaccords avec sa famille ou ses amis. De plus, elle manifestait une anxiété excessive dès qu'elle percevait les premiers signes de son asthme.
Les personnes qui ont un niveau élevé d'anxiété ont tendance à avoir une perception inexacte de leur gêne respiratoire qui les conduit à utiliser de manière inappropriée leurs médicaments. De plus, l'impression de gêne respiratoire perçue lors de ces crises d'angoisse étant interprétée à tort comme étant de l'asthme, cela peut amener à respirer en hyperventilation qui déclenche alors un bronchospasme. Les programmes d'éducation thérapeutique dispensés dans les écoles de l'asthme peuvent aider à mieux gérer l'anxiété et ses conséquences.
Les personnes anxieuses peuvent développer une hyperventilation chronique
L'hyperventilation est une difficulté à respirer avec une « incapacité à prendre une inspiration profonde » ou un « manque d'air » qui s'accompagne d'une oppression thoracique, d'une petite toux sèche, avec l'impression d'avoir un chat dans la gorge avec raclement fréquent, besoin fréquent de soupirer et de bailler, et une respiration à prédominance thoracique. L'hyperventilation peut être déclenchée par de simples efforts, par l'exposition à des irritants bronchiques ou par le stress. Les symptômes peuvent même disparaître rapidement avec la prise d'un bronchodilatateur, ce qui ajoute à la confusion.
L'anxiété est souvent associée à l'asthme
Elle peut être améliorée par l'éducation thérapeutique (écoles de l'asthme, centres d'éducation thérapeutique…) qui apporte aux patients des informations sur leur maladie et les aide à mieux percevoir les vrais signes d'asthme, à évaluer les facteurs déclenchants et le véritable degré d'obstruction bronchique. Cela permet de dissocier la perception de la gêne et la réalité objective.
Pour résumer : vous pouvez vous sentir anxieux quand vous percevez une gêne ou un essoufflement. Une telle anxiété peut déclencher des symptômes respiratoires pour lesquels les traitements de l'asthme sont inefficaces et nécessiter d'autres moyens thérapeutiques : accompagnement psychologique, techniques de relaxation, autohypnose.
Asthme et angoisse ont des origines étymologiques communes
Asthme vient du latin asthma, qui signifie « respiration difficile ». Angoisse vient du latin angustus qui veut dire « étroit », « serré », du verbe latin angere qui signifie « oppresser », « étrangler ». Il y a finalement un échange de sens : asthme prend le sens d'angoisse et angoisse celui d'oppression. La sensation de gêne respiratoire dans l'asthme, le senti, prend une dimension affective où le ressenti devient angoissant. Il y a alors confusion entre le senti et le re-senti. Ainsi, les symptômes d'anxiété (difficultés à respirer, oppression) peuvent être difficiles à différencier de ceux de l'asthme, tant pour le médecin que pour la personne asthmatique.
D'autre part, la dyspnée (difficulté à respirer) est une expérience subjective dont les niveaux peuvent varier entre personnes souffrant de degrés comparables de déficit respiratoire. L'émotion et de forts affects sont reconnus comme étant des facteurs déclenchants et d'exacerbation des crises d'asthme. Il reste à savoir quel sens la personne va attribuer à son ressenti et, par conséquent, quelle va être la part subjective dans l'interprétation de sa gêne.
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